Afin d’agir sur le réchauffement climatique, de renforcer l’absorption de l’eau dans les nappes phréatiques tout en œuvrant à l’amélioration du bâti scolaire, la mairie de Marseille a initié en 2020 une démarche de désimperméabilisation et de végétalisation des écoles élémentaires.
À l’été 2021, des travaux importants ont ainsi été réalisés dans les cours de deux écoles pilotes (Sainte-Sophie maternelle/élémentaire et Révolution Jet d’eau), choisies pour leur public très populaire et l'absence d'intervention publique antérieure sur le bâti. Ces travaux se sont appuyés sur l’Agence de l’eau et de la Région Sud à travers le projet “Nature for city life”, soutenu par la Commission Européenne. Ce dispositif a notamment financé et organisé les ateliers de concertation citoyenne, en amont et en aval du projet. À terme, l’intégration de cette démarche au vaste projet de rénovation des écoles marseillaises (« Marseille en grand », financé par l’État) doit permettre la désimperméabilisation et la végétalisation d’au moins une centaine de cours d’écoles sur une période de dix ans.
À Marseille, les écoles publiques ont été, pendant des décennies, largement délaissées par les politiques municipales, au point qu’on estime que près de la moitié des écoles présentent un environnement dégradé, voire dangereux. Tandis que certaines écoles affrontent des problèmes de chauffage ou de rats, tandis que toutes les écoles se battent quotidiennement pour accompagner les enfants en difficultés et les familles dans le besoin pour la réussite de leurs apprentissages, la désimperméabilisation de la cour peut sembler être un pansement sur une jambe de bois.
Les élus avec qui nous avons évoqué cette question ont ainsi conscience de la frustration accumulée dans les écoles publiques, où le sentiment d’abandon reste largement partagé. Nous pensons cependant que ces projets d’aménagement de la cour et de végétalisation, s’ils sont bien accompagnés, peuvent constituer un espace relativement neutre et consensuel, à partir duquel renouer le dialogue entre la municipalité et les écoles, tout en repensant les pratiques.