Le jeudi 16 mai 2024 à partir de 17h30, les étudiants de 3ème année de licence en Géographie & Aménagement d’Aix Marseille Université, encadrés par leur enseignante, Claire Bénit-Gbaffou, ont présenté devant les enseignants, les parents et les jeunes élèves de l'école primaire de la Feuilleraie leurs travaux sur la création du jardin pédagogique Feuilleraie, sous forme de posters et d’un documentaire.

Restitution : le jardin pédagogique de l'école Feuilleraie - Atelier du 4/5 - Ville en Transitions

En cet après-midi du jeudi 16 mai 2024, le jardin pédagogique de l'école primaire de la Feuilleraie a été le cadre d'une agitation fébrile : tandis que les étudiants s'emploient à installer les posters présentant leurs travaux tandis que l'enseignante de la classe ULIS et quelques uns de ses élèves débroussaillent et nettoient le jardin. Des enseignantes viennent tour à tour déposer les œuvres artistiques réalisées par leurs élèves sous leurs enseignement. Tout est finalement installé à temps à l'arrivée des parents et des enseignants venant d'achever leur journée d'enseignement. 

Le public est nombreux et compte également dans ses ranges les élus du 4ème et 5ème arrondissements et de la ville de Marseille en charge des jardins pédagogiques, des espaces verts et des écoles ainsi que le maire de secteur. 

Le foule se rassemble au sein du jardin à l'arrière de l'école primaire de la Feuilleraie, découvrant un nouvel espace de l'établissement. 

Après un petit mot d'accueil de la directrice, Mme Flinois, et de Claire Bénit-Gbaffou ayant encadré les travaux des étudiants en troisième année de licence en Géographie et Aménagement d'Aix-Marseille Université tout au long du semestre, les présentations des travaux commencent. Malgré un micro grésillant, les parents et quelques enfants curieux écoutent attentivement les étudiants.

Les étudiants s'appuient d'abord sur une analyse du quartier pour démontrer la faible présence d'espace végétalisés publics et librement accessibles dans le quartier : si il existe des espaces verts, ceux-ci sont bien souvent interdits d'accès aux riverains et plus particulièrement aux enfants et aux adolescents dont les jeux sont considérés comme des nuisances. L'ouverture d'un jardin au sein de l'école permet donc non seulement d'assurer un nouvel îlot de fraîcheur au sein du quartier mais aussi de donner aux enfants un accès régulier à un espace vert. Une seconde série de poster s'emploie à relater les nombreuses initiatives venues des enseignantes ayant conduit à la création du jardin pédagogique. Ils rappellent notamment les premières tentatives autonomes de lancement d'un jardin, les nombreuses contraintes techniques et enfin les concessions effectuées sur le projet rêvé, une nécessité pour l'obtention d'un financement et soutien municipal. 

Deux autres séries de posters se concentrent sur les acteurs adultes en mesure de se saisir du jardin, en premier lieu desquels les enseignants. Ils interrogent notamment les enjeux liés au changement de fonction de cet espace situé à arrière de l'école : d'un lieu voué à la circulation et à des usages d'agrément marginaux (pause et cigarettes), l'espace acquière une fonction pédagogique double. D'une part il est le support d'une éducation à l'environnement et à des pratiques liées à la nature, d'autre part il peut servir d'espace pour des pratiques de "classes au dehors" permettant l'interdisciplinarité des connaissances. Toutefois le poster montre la forte différenciation d'utilisation du jardin entre les enseignantes les plus à l'aise et investie au long sur le projet du jardin, et les enseignantes moins impliquées et habituées à comprendre la puissance pédagogique de cet espace. Le poster "Parents" questionne quant à lui la place qui pourrait être laissée au parents dans la gestion et la contribution au jardin pédagogique : alors que les écoles françaises mettent souvent à distance les familles, cloisonnant les différents espaces d'apprentissage, le jardin peut être l'occasion de redéfinir les rapports entre corps enseignant et la sphère familiale riveraine. Cependant, dans le quartier socialement diversifié qu'est celui de l'école, les intérêts et capacités des parents varient en fonction de leur classe sociale présageant encore de nombreuses discussions et concessions à venir sur la place des parents au sein de l'école et la gestion de cette ouverture. 

Enfin, la dernière série de poster revient sur l'expérience de jardinières pédagogiques à l'école maternelle voisine, créées il y a plus de dix ans. Ce contrepoint proposé par Camille Ferlat permet d'imaginer sur un plus long terme les usages, bénéfices mais aussi les difficultés d'appropriation  de dispositifs pédagogiques et végétaux. 

Dispersés au sein du jardin, le suivi des courtes présentations de leurs posters par les étudiants a également été l'occasion de parcourir les différents recoins du jardin notamment pour le public le plus jeune et énergique. Les parents et autres adultes, un peu plus statiques, ont accordé une attention toute remarquable aux différents orateurs. Une fois, ce premier temps au soleil écoulé, le public le plus résilient a été invité à se rendre au sein de la classe ULIS afin de visionner le documentaire réalisé par trois étudiants sur trois expériences de jardins pédagogiques, dont celui de l'école Feuilleraie, dans le 4ème arrondissement et leurs liens aux autorités municipales. Alors que l'école Chave s'est développé en totale autonomie, les écoles Sainte-Sophie et Feuilleraie ont mobilisé les ressources publiques proposées par les autorités municiaples et métropolitaine. Le reportage revient également sur les découvertes, déconvenues et déboires administratifs qu'impliquent les relations avec les administrations. Finement réalisées et très parlant, le documentaire a connu un succès unanime auprès du public enthousiathe. 

Les présentations achevées, les invités les moins contraints par le temps ont pu revenir lire en détail les panneaux de leurs choix et échanger ensemble sur les analyses des étudiants, imaginer des projets pour le jardin et discuter du quartier dans la douceur du début de soirée. Heureuse de voir le projet qu'elle soutenait valorisé et présentée, Mme Flinois a vivement remercié les étudiants et gardé quelques posters pour les murs de l'école. 


Un compte rendu de Mathilde Jourdam-Boutin. Toutes les photos sont de Mathilde Jourdam-Boutin




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