Les mairies de secteur sont l'institution démocratique de la proximité. Sans grand pouvoir d'intervention, sans autonomie financière, elles sont le lieu d'interface directe entre les résidants et l'institution publique - pour les actes civils élémentaires, mais aussi pour les attentes et les espoirs, les plaintes et les initiatives, qui concernent l'environnement urbain immédiat, le "cadre de vie".
L'Atelier Marseille 4-5 s'intéresse aux multiples formes que peut prendre la démocratie locale dans les 4ème et 5ème arrondissements.
La démocratie représentative d'abord, qu'on a parfois tendance à décrier en critiquant les crises qu'elle traverse, la trahison des élites, le "chèque en blanc" qu'on refuse de donner aux élus - pourtant, le vote compte, comme l'expérience dans les pays non démocratiques le montre.
Les formes de démocratie participative, qui peinent à s'installer tant les habitants en ont peu l'habitude, tant certains sont désenchantés du politiques, tant certains élus y sont peu préparés, tant les agents et les institutions y sont peu formés, dans un pays caractérisé par sa forte tradition centralisatrice.
Les formes d'initiatives habitantes, collectives, et les relations, marquées par la recherche de coopération ou celle de l'autonomie, avec les pouvoirs publics.
"Les élus passent, les agents restent". Alors que l'élection du Printemps Marseillais dans l'arrondissement et à la mairie centrale se veut une promesse de renouvellement des choix et fonctionnements politiques, le changement de paradigme politique doit se faire avec la continuité du service publique qu'incarnent l'administration municipale et l'ensemble des agents de la ville. Or, ces relations entre les élus et les agents ne sont pas sans remous : il s'agit autant de redéfinir les rapports longtemps entachés par des soupçons de clientélisme que de reconstruire un lien a priori rompu.
Comment les pouvoir publics et notamment la municipalité se saisissent-ils des inégalités sociales qui marquent la ville? L'Atelier Marseille 4-5 s'attache à analyser et comprendre les ressorts des politiques de redistribution (et plus largement de solidarité) opérées dans l'espace urbain, à différentes échelles, par les acteurs publics divers, mais aussi les collectifs d'habitants. Il s'agit aussi d'en comprendre les effets, multiples, parfois inattendus, voire contradictoires, dans l'espace urbain - considérant que la construction de solidarités (à l'échelle d'une rue, d'un quartier, d'une ville) est un processus complexe - entre la radicalité d'un principe redistributif et les compromis nécessaires pour les rendre acceptables, voire désirables, pour le voisinage.