A côté des espaces publics reconnus, comme les places, les parcs jardins et squares, il y a les espaces publics du quotidiens, invisibles comme tels, que l'on regarde à peine, qu'on remarque rarement - sauf quand ils deviennent problématiques pour un voisinage. Ces micro-espaces publics sont souvent impensés, délaissés, en friche; parfois modestement équipés - et peuvent être appropriés par des riverains, ou bien occupés temporairement par des populations sans autre abri. 

Ces micro-espaces reflètent et constituent l'esprit d'un voisinage, l'inégalité sociale dans l'espace urbain, les tensions ou les solidarités quotidiennes, les fonctionnements ou dysfonctionnements d'une gestion collective. C'est ce qu'illustrent par exemple les tensions articulées autour de l'ouverture des Bains Douches rue Crillon, où l'institution publique ouverte en 2021,  a fait craindre aux habitants une dégradation supplémentaires de leurs rues, avant d'être vue comme une prise en charge publique (certes insuffisante), des populations les plus précaires dont beaucoup étaient déjà présentes dans le quartier.

Dans le contexte de l'anthropocène, où les injonctions à l' "intensification" de la ville et de ses usages rendent chaque parcelle urbaine plus précieuse, porter attention à ces micro-espaces publics peut aussi faire surgir des idées. C'est ce qu'ont fait notamment les étudiants de l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage, encadrés par Etienne Ballan, depuis 2021. 

Projets associés