La discussion avec les élus et agents de la mairie de secteur s’articule autour de l’indice de valorisation des friches proposé , qui attribue des points (entre 0 et 2) pour quatre critères : la domanialité, la dangerosité, la configuration et les mobilisations autour de la parcelle (voir rapport Ferlat). Tous les participants à la réunion s’accordent à trouver très pertinente l’idée de développer un indice, qui permet de classer, de catégoriser les friches et d’offrir une base de réflexion et d’action. Cet indice pourrait être amélioré, approfondi, testé – notamment autour des points suivants
Certains critères apparaissent plus importants que d’autres, voire rédhibitoires si leur valeur est « zéro ».
Par exemple, la domanialité est un facteur prépondérant – si la parcelle est privée, elle ne sera pas valorisable par la puissance publique. La friche pourrait immédiatement être classée dans la catégorie « difficile ». L’autre critère prépondérant est la dangerosité – si la parcelle est considérée comme dangereuse, la mairie ne prendra jamais le risque de l’ouvrir au public, fin de l’histoire. Ces deux critères ne sont pas à mettre sur le même plan que les autres, peut-être faudrait-il un indice sous forme d’arborescence (seulement si la parcelle est publique et non dangereuse, peut-on considérer les autres critères).
Toutefois, le caractère rédhibitoire de ces critères est mis en discussion.
Sur la domanialité : une parcelle privée en friche n’est en effet pas valorisable par la puissance publique, mais certains propriétaires privés pourraient en accepter une valorisation temporaire. Ou bien, le PLUi ou une OAP pourraient (au nom d’une trame turquoise par exemple) permettre de conserver ou de protéger la biodiversité du site, par des contraintes ou des incitations sur les usages de la parcelle.
Sur la dangerosité : la dangerosité est de nature variable, dépend également des usages et n’est pas nécessairement rédhibitoire : elle implique surtout des coûts (plus ou moins élevés) de mise en sécurité. Si la mobilisation ou la motivation est suffisamment forte pour sécuriser le terrain ou les sols, les ressources pour le faire deviendront peut-être disponibles.
Qui décide de la « note » attribuée pour chaque critère, à une friche ?
La notation attribuée par Camille pour chacun des critères, basée sur les informations rassemblées dans les « fiches friches » (localisation, vue aérienne, cartographie, informations cadastre, environnement économique et social, …), peut apparaître hypothétique, surtout lorsqu’elle ne s’accompagne pas d’une connaissance ou d’une recherche de terrain. Le degré de pollution d’un terrain, sa dangerosité d’accès, peuvent ainsi difficilement être estimés avec précision. A ce titre, la notation doit être considérée comme indicative, pour motiver la poursuite ou non des recherches. Se pose aussi la question de qui décide de cette note.
Friche valorisable, pour quelle valorisation ?
Faut-il cartographier et noter le degré de valorisation de friches par type de valorisation envisageable (espace de nature, espace vert ouvert au public, espace à bâtir) ? Une parcelle inconstructible ne sera pas valorisable pour la construction, mais pourra l’être pour la végétalisation. Une parcelle non accessible au public car trop dangereuse, pourra être valorisable pour y laisser pousser la végétation – et contribuer à la biodiversité et au rafraîchissement de la rue. La proposition de Camille ne catégorise pas ces différents types de valorisation possibles (ou impossibles) : elle pourrait être approfondie en ce sens.