La place des poneys dans le parc longchamp - Atelier du 4/5 - Ville en Transitions

Dans le cadre des enquêtes sur "La place des animaux dans le parc" conduit par les étudiants en Master 1 de Géographie à Aix-Marseille Université, Camille Ferlat et Emma Guirao ont travaillé sur la place puis la disparition des balades à poneys au sein du parc Longchamp. Un sujet vif et d'actualité, l'interdiction des poneys en 2022 ayant conduit à de nombreuses incompréhensions et mécontentements.

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Contexte et mise en perspective du conflit d'aménagement

La présentation porte donc sur un conflit d'aménagement important dont les parties prenantes étaient représentées dans la salle. Les étudiantes ont réussi à revenir sur les positions respectives des acteurs et leurs appréhensions divergentes de l'activité grâce à une analyse qualitative riche et fine s'appuyant sur des entretiens et une analyse de documents. 

Leur travail raconte la "saga des poneys" en reconstituant la chronologie des événements telle qu'elle a été perçue par chaque acteur. Cette reconstitution permet de montrer la rationalité de chaque partie, mais aussi la rapidité du processus de décision d'interdiction définitive des poneys (moins de 6 mois) et la faible consultation des acteurs et usagers des balades à poneys.

Deux visions très opposées de l'activité

Pour expliquer ces divergences, les étudiants mettent en lumière ensuite les deux visions très opposés des parties tenantes en s'appuyant sur les entretiens conduits. D'une part, le gérant des poneys avance qu'outre la dimension ludique et pédagogique de son activité, les balades à poney lui permettaient d'exercer un rôle social, tant dans la dimension d'entraide, d'accessibilité aux familles modestes et à leurs enfants, que de créateur de liens au sein du voisinage. Au contraire, ses détracteurs, dont l'association la PAZ avancent l'argument du bien-être animal et de fermes principes antispécistes pour expliquer leur dénonciation des balades à poneys, à Marseille comme dans toute la France. 

Interpellé au cours de la canicule estivale de 2022, les pouvoirs publics se voient surtout reprochés, par le gérant des poneys comme par les usagers du parc et de cette activité, de ne pas avoir communiqué ou recherché la concertation avant de suspendre définitivement l'activité.

Les représentations des usagers du parc

L'analyse quantitative de l'enquête citoyenne sur les usages du parc Longchamp permet de rendre compte des représentations charriées par les balades à poneys avant leurs interdictions. Elle permettent d'établir que la majorité des usagers (60%) avait une opinion positive de l'activité (divertissement mais aussi rôle de découverte de l'animal pour les enfants), une minorité audible d'un tiers des répondants étaient hostiles à la poursuite de l'activité pour des raisons de bien-être de ces animaux. Une analyse de ces positions par catégories d'âge puis socio-professionnelles montre que les positions antispécistes sont plus importantes chez les jeunes adultes mais ne semble pas spécifiquement tenue par une classe sociales spécifiques. L'on découvre aussi que parmi les personnes opposées à la poursuite de l'activité, se distinguent celles qui s'y opposent par principe, et d'autres qui dénoncent les conditions pratiques et matérielles de l'accueil des poneys à Longchamp, dans l'état actuel des infrastructures.

La présentation se conclut sur des diverses perspectives d'aménagement suggérées afin de pallier les services qu'apportaient les balades à poneys : la proximité et la découverte des animaux par les enfants pour un faible coût.

Source de la photo de couverture : Facebook de "La chevauchée fantastique"