Le 14 février 2025, nous avons eu le plaisir de presenter la première séance d'un séminaire consacré à l'Atelier 4-5 et aux recherches menées en son sein de 15h à 17h l'Espace Philippe Séguin d'Aix-en-Provence. Pour cette première séance, Francesca Ru, doctorante en sociologie nous a fait l'honneur d'inaugurer le séminaire avec une présentation intitulée : "Premiers résultats d’une recherche sur le marché de la Plaine : Entre rénovation et réappropriation d’un espace inadapté à l’activité foraine".
Devant une vingtaine de personnes, Claire Bénit a ouvert la séance en revenant partiellement sur l’expérience de l’atelier mais surtout l’ambition de ce séminaire de venir nourrir une publication collective revenant autant sur la dimension pédagogique sur l’atelier, que sur la fabrique quotidienne des politiques publiques urbaines et de Marseille comme ville ordinaire. Elle introduit ensuite Francesca Ru, doctorante en sociologie au centre d’études sur l’habitat d’Uppsala University qui a choisi le marché marseillais de La Plaine comme l’un des terrains de sa recherche doctorale.
En ce jour celle-ci souhaite surtout présenter les premiers résultats de son enquête conduite durant ses quatre derniers mois passés à Marseille. Elle réinscrit dans un premier temps ce terrain dans le cadre de sa thèse de doctorat consacré aux liens entre rénovation urbaine et marchés dans les villes méditerranéennes, et plus particulièrement à Marseille et Turin. Elle rappelle notamment la dimension sociale des marchés et propose une entrée par les forains en réponse à des travaux similaires centrés sur les points de vue habitants ou ceux des politiques publiques.
Dans un second temps elle recontextualise le marché de La Plaine au sein des conflits ayant entouré et entourant encore la rénovation de la place entre 2015 (date des premières annonces) et 2021 (réouverture de l’espace). Alors que celui-ci devait initialement disparaitre dans les premiers plans proposés par la SOLEAM, les luttes conjointes de certains riverains souhaitant lutter contre une gentrification du quartier et des forains, attachés à y exercer une activité économique, ont permis la réinstallation de l’ensemble des forains et même la régularisation de certains journaliers.
Francesca présente ensuite sa méthodologie largement qualitative s’appuyant notamment sur une trentaine d’entretiens avec des professionnels du marché de La Plaine et quelques militants liés à la lutte pour sa réinstallation. Encore à l’étape de défrichage et d’analyse de ces entretiens, elle identifie plusieurs grands thèmes récurrents, différentes perceptions de la réussite de la mobilisation et surtout de la rénovation de la place Jean Jaurès. Dès lors, elle distingue plusieurs pistes de réflexion à approfondir parmi lesquelles le rôle du marché comme continuité populaire dans un quartier en cours d’embourgeoisement, l’analyse des discours forains au prisme du concept de droit à la ville et enfin le rôle actif du marché dans la transformation de La Plaine.
Une fois sa présentation conclue, Francesca s’attache à répondre aux nombreuses questions et conseils d’un public connaissant pour certains très bien tant le marché que le contexte conflictuel de La Plaine.
Toutes les photos sont de Mathilde Jourdam-Boutin